Après une première
période en quartette sous le nom de Pick-Up, puis une expérience en quintette
avec, au passage, quelques invités qui auraient pu annoncer
la naissance d’un sextette, JAZZMENKO renoue avec ses premières
amours et retrouve un souffle nouveau dans sa formule de prédilection
à quatre éléments. “Nos
premières expérimentations avaient tendance à
nous conduire, malgré nous, dans un style préétabli
qu’on a beaucoup entendu, fusion ou confusion (?), et
qui n’était pas exactement la voie que l’on
recherchait.”
Acoustique avant tout, le quartette nouvelle formule, sans être
inédit, délivre néanmoins une musique très
personnelle. Dès les premiers concerts, le public s’attend,
présence de l’accordéon oblige, à
une couleur plutôt swing-musette. Mais il est vite surpris
par les sonorités et les langages multiples du groupe.
Se sentant un peu à l’étroit dans des habits
taillés sur mesure, les comparses empruntent de plus
en plus à différentes cultures. “La
musique est plurielle et nous voulons profiter de nos origines
et influences diverses pour créer notre propre identité.”
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En effet, lorsque
la première composition annonce une influence brésilienne,
la seconde dément aussitôt en imposant une rythmique
jazz-rock. Quand on flirte avec le be-bop, le prochain opus
évoque manifestement Astor Piazolla et les bas-fonds
de Buenos-Aires. Comme la rythmique se fait plus actuelle, c’est
finalement du côté des Balkans ou du jazz manouche
que les solistes dialoguent.
“Le besoin de liberté qui nous anime nous conduit
à nous démarquer de toute classification qui,
pour rassurante qu'elle soit, serait une entrave à notre
soif d'imaginaire. La musique est une planète sans frontières.”
En tous les cas, celle de ce groupe, toute en nuances et couleurs,
est toujours en mouvement et déborde d’énergie
et de vitalité.
Les musiciens de JAZZMENKO, de part leurs origines et
expériences différentes, contribuent à
réussir un pari audacieux : rendre facile d'accès
une musique dont la discrète complexité sait se
faire oublier. |